L'ONU EXHORTE LES AUTORITÉS À RESPECTER LA LIBERTÉ D'EXPRESSION DES JOURNALISTES

9 fév 2015

L'ONU EXHORTE LES AUTORITÉS À RESPECTER LA LIBERTÉ D'EXPRESSION DES JOURNALISTES

New York, 6 février 2015 - Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exhorté une nouvelle fois vendredi le gouvernement du Burundi à respecter la liberté d'expression et d'opinion des médias dans le pays, citant le cas d'un journaliste récemment emprisonné après avoir « exercé légitimement » ces droits fondamentaux.

« Nous sommes préoccupés par l'arrestation et la détention du journaliste burundais Bob Rugurika, le directeur de la Radio publique africaine indépendante (RPA) », a déclaré une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'une conférence de presse à Genève.

Selon le HCDH, M. Rugurika a été arrêté le 20 janvier dernier suite à la diffusion de programmes sur la RPA faisant état d'allégations concernant l'implication de hauts responsables du renseignement burundais dans le meurtre de trois religieuses italiennes.

Le mercredi 4 février, un tribunal de Bujumbura, la capitale du pays, a refusé d'entendre la demande des avocats de M. Rugurika pour sa mise en liberté provisoire. Le journaliste risque actuellement une longue peine d'emprisonnement pour, entre autres accusations, complicité de meurtre.

« Le cas de M. Rugurika soulève de sérieux doutes quant à l'exercice de la liberté d'expression au Burundi, notamment dans la perspective des prochaines élections », a déclaré la porte-parole. « Nous avons déjà demandé instamment au gouvernement de revoir sa loi sur les médias, qui oblige les journalistes à révéler leurs sources lorsqu'ils abordent des questions telles que la sécurité de l'Etat et l'ordre public ».

Le HCDH a exhorté les autorités burundaises à s'assurer que le cas de M. Rugurika soit traité conformément aux normes internationales garantissant le droit à un procès équitable et d'une procédure régulière, en vertu des engagements internationaux du Burundi.

« Personne ne devrait être poursuivi pour avoir exercé légitimement son droit fondamental à la liberté d'expression et d'opinion », a déclaré en conclusion la porte-parole.

Le Bureau du HCDH au Burundi a récemment rendu visite à M. Rugurika en prison et s'est entretenu avec les autorités du pays dans le but de faire avancer l'affaire.