Burundi : le chef de l'ONU se dit encouragé par le dialogue politique actuel

25 mai 2015

Burundi : le chef de l'ONU se dit encouragé par le dialogue politique actuel

22 mai 2015 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit vendredi encouragé par le dialogue politique actuel à Bujumbura, la capitale du Burundi, tandis que le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a lancé un plan d'intervention de 207 millions de dollars pour aider les réfugiés burundais dans les pays voisins.

La dialogue politique inclut des représentants de la société civile, de partis politiques, d'organisations religieuses et du gouvernement sous l'égide de l'Envoyé spécial de l'ONU Saïd Djinnit et de représentants de l'Union africaine, de la Communauté d'Afrique de l'Est, du Marché commun pour l'Afrique orientale et australe et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

« Le Secrétaire général félicite les participants pour les progrès accomplis jusqu'ici dans les discussions, en particulier sur les mesures visant à réduire les tensions et à créer les conditions propices à des élections libres, justes, inclusives et pacifiques », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse

Le chef de l'ONU a toutefois exprimé sa préoccupation concernant la crise humanitaire actuelle concernant les réfugiés et a exprimé sa gratitude aux pays voisins pour leur hospitalité. Il a exhorté le gouvernement du Burundi de créer les conditions pour leur retour.

« Le Secrétaire général encourage les parties prenantes à poursuivre le dialogue actuel en vue de parvenir à un accord global sur toutes les questions qu'ils ont identifiées. Il réaffirme la disponibilité des Nations Unies à accompagner le peuple du Burundi et la région au cours de ce processus », a encore dit son porte-parole.

De leur côté, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et 17 organisations partenaires ont lancé vendredi un plan d'intervention régionale de 207 millions de dollars pour aider des dizaines de milliers de Burundais réfugiés dans les pays voisins.

Depuis le début du mois d'avril, près de 100.000 Burundais ont fui les troubles politiques, les violences et les intimidations qui affectent leur pays et cherché refuge au Rwanda, en Tanzanie et en République démocratique du Congo. Alors que la situation au Burundi reste tendue et que des violences continuent d'être signalées, les agences humanitaires craignent que le nombre de réfugiés double au cours des six prochains mois.

« Le Burundi n'a pas besoin d'une autre crise », a déclaré le Haut-Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, en référence à la guerre civile au Burundi qui a duré de 1993 à 2005 et poussé des centaines de milliers de Burundais à s'exiler. « Après les progrès accomplis dans le cadre des accords de paix d'Arusha, il est navrant que les gens aient à fuir de nouveau leur pays ».

António Guterres a salué les pays voisins pour avoir laissé leurs frontières ouvertes et a appelé la communauté internationale des donateurs à soutenir le plan d'intervention régionale.

« Les autorités et les communautés d'accueil ont été très généreuses en accueillant les réfugiés et en leur permettant de partager les ressources locales. Je souhaite que la communauté internationale soit à la hauteur de cette générosité », a-t-il ajouté.

Le HCR et ses partenaires ont besoin de 207 millions de dollars dans le cadre de ce plan pour financer leurs opérations jusqu'en septembre 2015.

Les réfugiés seront enregistrés et documentés, subiront un examen médical et recevront de l'aide alimentaire et ainsi que des couvertures, des moustiquaires, du savon et des bâches en plastique.

En Tanzanie et au Rwanda, les réfugiés seront transférés dans des camps de réfugiés. Au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, la plupart des nouveaux arrivants ont été accueillis par des réfugiés burundais présents depuis longtemps et qui avaient fui la guerre civile. Les nouveaux réfugiés seront éventuellement déplacés vers un site et le HCR et ses partenaires prévoient de renforcer les services et les installations au profit des réfugiés et des communautés d'accueil locales.